Tanta Europa
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L'Europe réagitau surpeuplement des réfugiés

  • L'Agence des droits fondamentaux de l'Union Européenne promet des solutions pour un effondrement "urgent" à Lesbos.
Alambrada en el campo de refugiados de Moria, en Lesbos.
Alambrada en el campo de refugiados de Moria, en Lesbos.
20MINUTOS
Alambrada en el campo de refugiados de Moria, en Lesbos.

Moria accueille des histoires, des récits, bref, des êtres humains. C'est un camp de réfugiés, mais pas n'importe lequel. C'est un camp où 8 000 personnes vivent dans des conditions de surpopulation très préoccupantes.

Les ONG sont même allées jusqu'à décrire ce camp, situé sur l'île grecque de Lesbos comme un « camp de concentration ».

Après des appels d'urgence désespérés, l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA) -qui dépend de l'UE- a enfin ouvert les yeux et le travail de la députée européenne espagnole Maite Pagazaurtundúa et de son équipe y a beaucoup contribué. Pagaza s'est rendue en Moria il y a quelques semaines et s'est retrouvée "horrifiée" par la situation des familles de réfugiés, raison pour laquelle elle a envoyé une lettre à la FRA pour dénoncer cette situation.

Une missive à laquelle on a maintenant répondu. De l'Agence européenne, ils ont développé une analyse sur le terrain et ils auront à disposition une nouvelle mission d'aide ce printemps. « Ils y travaillaient déjà, mais notre message aurait pu servir d'accélérateur », dit-elle à 20minutos.

La FRA considère également que les conditions sur les sites grecs sont « nettement inférieures aux normes minimales établies par la directive européenne sur les conditions d'accueil ». Les enfants représentent le groupe vulnérable dans la région.

Il y a un mois, 31 % des demandeurs d'asile dans les îles grecques étaient des enfants, 18 % n'étaient pas accompagnés.

« Faire face au risque aggravé d'abus et de violence » est un autre des défis auxquels l'UE est confrontée à court terme. Quant aux femmes, particulièrement vulnérables dans ces centres, l'Agence souligne que « la surpopulation dans certains points chauds - des zones qui accueillent davantage de réfugiés - augmente considérablement le risque de violence sexuelle et de genre ».

En pratique, dans la plupart des centres, les femmes célibataires ne sont pas logées dans des zones séparées.

Dans un contexte de discours très extrêmes sur la migration dans l'Union européenne, Maite Pagaza tente de faire la lumière. « C'était très grave et urgent parce que des droits fondamentaux avaient été violés », dit-elle. En particulier, onze d'entre ces droits sont menacés selon la FRA.

L'eurodéputée veut laisser un message très clair : « C'est bien qu'on y aille et qu'on dise ce qui se passe parce qu'il peut arriver un moment où l'on opte pour fermer les yeux. »

Comme dans toute situation d'urgence humanitaire, il y a des voix négatives qui, en Europe, en plus, se font de plus en plus entendre. « Il y a des partis et des députés qui utilisent cette question, mal résolue, comme arme politique. Ces pauvres gens sont des boucs émissaires », dit Pagaza, avant d'ajouter que l'UE a la possibilité de « bien faire les choses ».

« Nous pouvons être de meilleures sociétés et ces gens peuvent nous donner un bon exemple. » Dans un cadre de discours politiques disparates et de manque de clarté, l'eurodéputée espagnole préconise d'inverser les priorités : « Il n'y a jamais trop d'humanité. Au cœur de la politique se trouve l'être humain ». Elle croit aussi que la solution est « assumable ».

Pour Pagaza, la sortie passe par une politique « commune » avec des solutions à long terme. « Des limites? Oui, mais en assurant la sécurité et en proposant des mesures suffisamment durables » conclue-t-elle.

Moria, un camp "de concentration"

Conditions insalubres : "Il est urgent de sortir les gens de là".

L'eurodéputée Maite Pagazaurtundúa a qualifié la situation dans le camp de Moria d' « urgente », car les réfugiés vivent dans des conditions « déplorables » et « malsaines ». Sur la photo, deux femmes essaient de cuisiner, mais n'ont pas les ustensiles nécessaires pour le faire.

Surpeuplement : il y a 5 000 personnes de trop.

Le camp de réfugiés de Moria est conçu pour 3 000 personnes et 8 000 personnes y vivent mal. Les autorités expliquent que ce chiffre a été réduit. Sur la photo, une pièce dans le complèxe.

"Un camp de concentration" entre barrières

Les ONG qui travaillent dans le camp le décrivent comme un "camp de concentration". En effet, il est entouré de barbelés - sur la photo - et le processus pour s'en sortir se poursuit pour toujours.

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